Une grande enquête menée de mars 2013 à décembre 2014 va concerner les chauves-souris des milieux bâtis. Aidez-nous à protéger les espèces les plus menacées !
Cette enquête, qui va mobiliser plus de 9 experts de la LPO et de Nature Environnement 17, va porter sur une dizaine d'espèces de chauves-souris dites "anthropophiles", c'est-à-dire qui vivent dans les maisons durant leur période de reproduction.
Un véritable défi, localiser et protéger les colonies de reproduction !
Depuis une quainzaine d'années, les chauves-souris de charente-Maritime font l'objet de recherches assidues. Les principales cavités souterraines d'hibernation sont protégées mais les sites de reproduction demeurent globalement méconnus. Or, la rénovation des maisons, les travaux d'isolation laissent de moins en moins d'espaces accessibles à ces espèces menacées. Il faut maintenant intervenir rapidement pour garantir l'avenir des colonies encore en place et tenter de favoriser l'installation des animaux dans des bâtiments où les contraintes sont plus faibles (églises, bâtiments publics par ex).
Espèces visées
Cinq espèces sont visées prioritairement par cette enquête. Toutes sont toutes inscrites à l'annexe 2 de la directive habitats-Faune-Flore et sont parmi les plus menacées en Europe. Il s'agit des Grand et Petit Rhinolophes, du Grand Murin, du Murin à oreilles échancrées et de la Barbastelle.
Pour ces espèces, l'objectif est ambitieux : trouver les colonies de reproduction et tenter de les protéger ; identifer les terrains de chasse les plus utilisés ; localiser les voies de déplacement traditionnelles et comprendre les modalités d'échanges d'individus entre colonies d'été et d'hiver.
Le Grand Rhinolophe est l'espèce visée prioritairement par l'enqête (cliché PJ)
Où les chauves-souris menacées se reproduisent-elles ?
La localisation des colonies de reproduction se fait selon plusieurs techniques complémentaires :
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prospecter en porte à porte : il s'agit de rencontrer directement les habitants et de les interroger sur la présence de chauves-souris dans leur propriété ;
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inspecter les églises, les ouvrages d'art et les bâtiments publics ;
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rechercher les chauves-souris à l'émergence, c'est à dire au moment où elles quittent la colonie le soir ;
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suivre par télémétrie quelques femelles équipées d'émetteur pour qu'elles nous guident vers leur site de mise bas.
En cas de présence d'un gîte, les propriétaires des bâtiments seront invité à signer une charte de protection. Si le propriétaire le souhaite, il pourra s'engager dans une démarche de création de refuge en faveur de la biodiversité.
Le suivi d'animaux équipés d'émetteurs permet de mieux comprendre leur écologie et de mieux les protéger (cliché G. Kania).
Quels sont les habitats essentiels à la survie des chauves-souris ?
Il s'agit de localiser les secteurs indispensables à la survie des chauves-souris, notamment les sites de chasse majeurs les plus proches des colonies de reproduction ou des colonies d'hibernation. La télémétrie et la détection ultrasonore seront utilisés pour atteindre cet objectif.
Par où passent-elles pour rejoindre habitats de chasses et gîtes diurnes ?
Plusieurs espèces de chauves-souris suivent traditionnellement des structures paysagères pour se déplacer. Il s'agit de haies, de lisières forestières, de chemins. Une discontinuité dans ces axes de déplacement peut obliger les animaux à faire des kilomètres supplémentaires pour rejoindre un terrain de chasse.
Notre objectif est de cartographier les voies de déplacement et, éventuellement, de proposer des plantations de haies lorsque nécessaire.
Comment se font les échanges entre colonies ; y a-t-il des couloirs traditionnels de cheminement ?
Les relations qu'entretiennent les diverses colonies entre elles sont encore méconnues. Y a-t-il des échanges réguliers ? Existe-t-il des "routes" empruntées fréquemment entre les gîtes pour favoriser ces échanges ? Si oui, nous devrons nous assurer que ces liaisons soient fonctionnelles et surtout qu'elles soient sécurisées, notamment au niveau des traversées d'axes routiers importants.
Un soutien nécessaire
Dans toutes ces démarches, vous pouvez nous aider :
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soit en nous communiquant des informations sur la présence de chauves-souris dans votre maison, dans votre village, dans votre quartier ;
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soit en prenant part directement aux suivis de terrain. Pour ce faire, n'hésitez pas à contacter le service Etude du patrimoine naurel de la LPO au 05 46 82 12 34.
Dossier rédigé par Philippe Jourde
Version du 7/02/2013
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